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CCC 2012 par Simon

On va d'abord remonter le temps :

22 août 2011

On est en vacances à Chamonix par hasard pendant l'UTMB. Aline me dit que des collègues à elle font la CCC. On en profite pour les voir au départ à Courmayeur et les suivre à Champex.

Là, je me dis que si eux le font pourquoi pas moi... Mais bon vu que mes seules expériences sont un trail de 17km et un marathon, je me dis que je suis un peu malade (ou inconscient dixit ma maman).

Je décide quand même de le tenter en me lançant d'abord sur 45 km en octobre 2011 pour avoir mon point pour la CCC. Je le finis tant bien que mal malgré la perte de quelques ongles. J'ai mon point, je peux m'inscrire au tirage au sort.

2012

Début janvier, je suis tiré au sort. Maintenant que j'ai payé 100 euros, il va falloir s’entraîner et le faire pour éviter de passer pour un couillon.

Mon semblant de plan d’entraînement se résume à faire un première partie de saison avec quelques trails pas trop long pour retrouver un peu de rythme et ensuite faire un gros mois de juin avec 60 km de nuit le 1 juin en relais sur la 6666 et 60 km au Canigou Aventure fin juin. Je me dis que si je sors de tout ça vivant, j'ai des chances de finir la CCC.

Pour corser le tout, on rajoute au dernier moment le raid de lunas mi juin.

Résultat des courses : la 6666 se passe bien, le raid de lunas ne se passe pas trop mal (au moins physiquement), les 60 km du Canigou Aventure sont fait dans la douleur. Mais cette expérience me servira. Je finis la course Canigou Aventure avec mon bof en 12 h 30 pour 63km et 4000 m de D+. Finalement ce n'est pas si mal.

L'été est placé sous le signe de la récupération, mon corps a besoin de faire des réserves, on fait quelques sorties mais c'est tout... De toute façon, le gros du boulot est fait.

Fin août 2012 :

On passe une semaine de vacances avant la CCC avec au programme des randos avec les 2 monstres (de 4 et 6 ans), un poil de VTT. Pas trop de fatigue, juste ce qu'il faut.

2 jours avant le départ, l'orga nous prévient du temps difficile (froid + pluie + neige) alors qu'il fait plus de 25°C depuis le début de la semaine. C'est vraiment la loose mais bon maintenant qu'on y est, il faut y aller. De toute façon l'UTMB ça n'existe plus avec le soleil ;).Jean Paul (mon bof avec qui je me suis inscrit sur la CCC) me prête un collant chaud et un sous-couche OLDO pour la course.

31 août 2012 

Courmayeur (km 0 et 1200m de D+)

On se retrouve le matin au départ, d'abord un bon café ristretto pour se réveiller. On retrouve des collègues qui partent sur la CCC et sur l'UTMB le soir.

Sourires crispés

Là on m'en mène pas large. On va se préparer et après avoir enfilé 4 couches, on va sur la ligne de départ.

 
C'est l'été






Coucou ! Tu m'as vu ?


On a prévu des vétements pour du froid mais dans la première montée vers Bertone, on a vite chaud, il ne pleut pas encore mais le temps est très incertain. (ça sera le seul moment sans pluie ou neige de la course). On ouvre tout en grand et on monte.La montée se passe à un rythme assez rapide en file indienne donc ça force à monter. Arrivés 1h15 plus tard à Bertone.

On enchaine avec un sentier en balcon jusqu'au refuge Bonati. Là c'est un peu la galère, certains ne veulent pas courir et ne font que marcher alors que c'est un des seuls moments sans trop de difficultés de la course. Donc ça bouchonne et ça m'énerve. Finalement, on arrive à doubler et on avance assez vite. On fait des arrêts express aux ravitos et on repart dans la descente vers Arnuva. Je me fais bien plaisir dans la descente, ça fait du bien de lâcher les chevaux.

Arnuva (km 20) 15 km et 1400m de D+ : 13h30

On arrive à 13h30 à Arnuva. Là on fait un arrêt express avant le grand col ferret. On arrive au fond de la vallée dans un autre monde avec les glaciers à portée de main, le vent fort et la neige en haut du col.

Jp a sorti la veste d'alpinisme



Vue sur les glaciers

Là, on suit les gens qui serpentent dans la montée boueuse vers le grand col qui est dans le brouillard. La montée se fera péniblement en 1h15 pour 1000m de D+ dans la boue.

Pas de neige en bas ;)


Arrivé en haut, on repart aussi sec dans la descente, on re-lache les chevaux, ça fait du bien de courir même si je préserve quand les quadriceps pour la suite de l'aventure ;).

La Fouly (km 32) 15 km et 600m de D+ : 16h20

La descente se passe bien et on arrive à la Fouly avec 1h00 d'avance (16h20) sur les prévisions. On met le pantalon en Kway, il nous permettra de rester au sec jusqu'à l'arrivée. On manque louper Aline et les petits qui sont venus à notre rencontre mais finalement on les retrouve et on fait un bout de chemin ensemble sous la pluie.



On a vraiment l'air de rien mais au moins on a pas froid.





La partie entre la Fouly et Champex est descendante pendant une grosse dizaine de km. Là on décide de ralentir un peu le rythme pour se préserver pour la nuit qui s'annonce difficile avec la pluie et la neige. (A posteriori je pense que c'était un bon calcul).

On trottine dans les descentes et on monte de manière régulière dans les montées. La montée sur champex est un peu difficile pour Jean Paul, il est temps de faire une grosse pause et de se restaurer. J'en profite pour faire quelques photos.


Remarquer le sol bien boueux ;)
Champex (km 48) 17 km et 800m de D+ : 19h

Arrivés à Champex vers 19h, c'est la guerre, il n'y a pas assez de places pour tout le monde. On fait la queue 10 mn pour manger, on trouve quand même une coin de banc pour se changer et manger. Là, grâce à notre assistante de luxe, on se change (tee shirt + pull + polaire). On se restaure, on mange notre soupe de pâtes. On a l'air un peu hagard au milieu de cette effervescence, j'ai qu'une envie c'est sortir de là pour retrouver un peu de calme.


On fait un petit bout de chemin avec toute la famille, on en profite pour discuter un petit peu. On laisse ensuite Aline et les petits qui doivent nous retrouver à Trient dans 3h. 

Il nous reste 10 km pour monter à Bovine et 7km de descente jusqu'à Trient. La montée est cauchemardesque, le chemin se transforme en ruisseau, on crapahute dans les racines et les pierres. Quand on sort enfin de la forêt, on arrive dans la neige et la boue. On mettra 2h30 pour faire les 10 km. On arrive à Bovine, le ravito se transforme en camp de fortune, les gens veulent abandonner, tout le monde a froid. Heureusement une bonne soupe est là pour nous réchauffer. On ne traîne pas trop, on repart dans la descente. J'y laisserai un baton (qui se cassera dans la boue). On finit par un sentier droit dans la pente pour redescendre du col de la Forclaz vers Trient où on manque tomber tous les 3 pas. 


Trient (km 65) 10 km 800m de D+ : 23h30

Vers 23h30, on arrive enfin à Trient. Aline est toujours là avec Nathan & Marin, ça nous fait chaud au coeur. On en profite pour se re-changer. On mange une nouvelle soupe et on repart vers Catogne vers minuit. Aline en profite pour rentrer sur Chamonix et dormir quelques heures :).

La montée est toujours assez difficile dans la boue mais on a toujours la niaque et pas de bobos.
On arrive à 2100 m avec 10 cm de neige. Au CP de Catogne, les bénévoles se réchauffent avec un grand feu et un peu de gnôle :).
Là commence un descente interminable, impossible de courir, trop de boue, 0 stabilité, on mettra autant que de temps pour monter que pour descendre c'est dire. 

Vallorcine (km 76) 15km et 500m de D+ : 2h50

On arrive à 2h50 à Vallorcine. Là on se dit que le gros est fait, il reste 15 km et pas de grosses montées. Je décide de partir sur un rythme de marche rapide pour arriver en moins de 20h (donc avant 6h).

La montée du col des Montets se passe bien, on double du monde, on redescend ensuite vers Argentière.
 On arrive à 4h10 à Argentière, à  partir de là je connais le chemin, on va pouvoir optimiser les 10 derniers km. On part tranquillement dans le chemin qui remonte jusqu'au Lavancher. Ensuite, on court dans le 3 km qui suivent de descente vers Chamonix. Là, je me régale, on double au moins 30 ou 40 personnes qui marchent tels des zombies. J'ai les cannes :) !

En bas de la descente, un avion me double à au moins 15 km/h, il en profite pour m'encourager. Je me demande d'où il arrive. En fait c'est Francois DHaene, le 1er de l'UTMB, il est parti il y a moins de 9h et il vient de faire 100 km !!!

On continue quand même de courir (avec la vitesse supersonique de 8 km/h), on avale les 3 derniers kms en trottinant.

Chamonix (km 91) : 5h53

On arrive enfin dans chamonix, on retrouve Aline et les petits (qui ont dormi 5h) pour franchir ensemble la ligne d'arrivée accueillis par Mme Poletti et la presse qui attendent le second de l'UTMB. 



Il est 5h53 et on vient de faire 91 km en 19h43. On récupère nos cadeaux et on file au dodo, tout le monde a besoin de dormir (les grands et les petits) :).

Bilan en vrac :

Pas de bobos, 3 jours plus tard plus de courbatures.
Une expérience très enrichissante malgré les conditions hivernales.
On n'a pas vu les paysages sous le brouillard.
Une forme olympique malgré le peu d'entrainement pendant l'été
J'ai eu 90 km pour apprendre à me servir de batons en trail, maintenant je sais m'en servir.
Un grand bravo à JP pour m'avoir accompagné sur la CCC ;)
Un grand merci pour l'assistance 5 étoiles d'Aline qui devait gérer Nathan & Marin et les ravitaillements des 2 grands qui faisaient les couillons dans la montagne.

Bref, je me suis régalé ! Plus c'est long plus c'est bon !



Commentaires

Unknown a dit…
Bravo Simon !! Excellent cette course, j'ai hâte de faire le mont blanc (CCC ou UTMB)...
Ca doit être sympa l'accueil avec les arrivants de l'UTMB : Mme Poletti et la zic de Christophe Colomb, t'as l'impression d'être Kilian Jornet, excellent !! :-)
paul a dit…
Bravo Simon! Ca avait l'air d'etre une belle aventure! quand on a commencé les trucs de malades, c'est dur d'arreter! c'est quoi le prochain?
Félicitations ! J'avais un ami qui courait aussi la CCC, vous étiez très proches, je vous ai suivi tous les deux vous avez du vous croiser plusieurs fois.
En tout cas BRAVO BRAVO BRAVO !! C'est très impressionnant, et je suis toujours très admirative devant cet exploit physique et moral.
Biz
Fanny
Anonyme a dit…
Le prochain cap, Simon: c'est la barrière des 100 bornes...Maintenant que t'as compris que c'est dans la tête plus que dans les jambes (même s'il ne faut pas négliger l'entrainement...faut pas être kamikaze non plus), t'as l'embarras du choix pour ton prochain défi!!!
Biz et bravo pour ta perf...
Ta prez fière de ses oilles
Saïmonnn a dit…
Les 100 bornes c'était prévu avant le raccourcissement d'une petite dizaine de km :).

Pour l'entrainement, je pense que j'ai trouvé un bon équilibre, je m'entraine sans trop me prendre la tête ;). ça reste un loisir.

Pour le prochain défi, on verra :) Maintenant j'ai repris le VTT, j'ai eu ma dose de course à pied pour le moment, il faut se varier les plaisirs ;)

@Tibo : j'ai vu aussi Kilian Jornet le samedi, qui allait de l'escalade avec ses potes ;)... Il a l'air vraiment tranquille même si c'est un monstre sur les courses :)
Anonyme a dit…
Yeahh!!
Attention Simon, tu as mordu à l'hameçon!!
Mais c'est tellement bon... quand ça s'arrête!!
Bientôt les 160kilos!!
Encore bravo..

José
Sylvie a dit…
Coucou mon frère je suis si fière de toi et j'en connais un là haut aussi, mais surtout beaucoup de courage ,boulot et affirmation, félicitations encore à toi et à Simon
Simon a dit…
Chapeau Simon, ça donne envie !!!

Simon n°3